En règle générale lorsqu’il s’agit de travail personnel, je ne connais jamais le résultat final, je ne sais pas exactement ou je vais. Lors de cette étape c’est l’imagination qui travaille, libre sans questionnement. Je teste pratiquement toujours avec des moyens traditionnels. Ici j’utilise des poster color de la marque NICKER (utilisés en animation pour la peinture de décors) et du pastel sec. J’essaye de garder la fraîcheur du « premier jet » en essayant de poser une ambiance (dans ce cas précis nocturne) et en essayant d’obtenir des effets plastiques qui me serviront par la suite.

Dans un premier temps j’assemble divers éléments qui me semblent intéressants et petit à petit le sujet se précise. Je n’hésite pas à couvrir de larges zones pour simplifier, pour y voir plus clair. Les couleurs sont piochées sur la base traditionnelle, j’essaye de ne pas trop m’éparpiller en choisissant des couleurs de la même famille (bleus/verts/violets).

A ce stade du travail je commence a m’intéresser au détail. Le détail n’est pas nécessaire partout, tout dépend de l’intention de chacun et du sujet. Ici, j’ai scanné un bout de peinture de roches que j’ai passé en noir et blanc puis que j’ai incrusté en « soft light » via les modes de fusion sur ma base précédente. Evidemment un travail sur le masque est nécessaire afin de fondre au mieux l’intégration. Une deuxième passe de peinture fut nécessaire pour changer les teintes, apporter du petit détail et quelques effets atmosphériques (légère brume au fond). En règle générale je m’attarde souvent sur une zone de la peinture car elle me permettra de définir le niveau de qualité pour l’ensemble.

A ce stade du travail j’essaye d’analyser les problèmes de l’image, ici en l’occurrence le tout manquait de contraste. Ce qui doit ressortir baigne dans la lumière, d’où l’idée d’assombrir le ciel et de mettre en valeur la jungle en arrière plan. Après quelques corrections colorimétriques via des calques de couleur unie en soft light (souplesse de pouvoir changer les teintes a tout moment) je décide d’apporter un peu de grain au ciel via encore une fois une peinture traditionnelle. De larges coups de brosses à la gouache sur du carton (en chargeant peu le pinceau) m’ont permis d’avoir une texture intéressante à incruster dans le ciel (en produit pour assombrir). L’utilisation de scan d’éléments traditionnels permet de s’affranchir du coté « artificiel » du numérique. Des réglages de brushes via des textures et autres effets permettent également de s’en éloigner mais en ce qui me concerne j’aime faire les choses manuellement et pas juste bouger des réglettes.

Dernière ligne droite et peut être la plus longue, ici pas de recette, seules les compétences de chacun comptent. A noter quelques effets que j’utilise comme le flou directionnel ( pour les lanternes) ou bien le flou gaussien pour le premier plan. Il est important de bien distinguer les différents plans d’une composition que ce soit par la lumière, le travail sur la couleur mais aussi par de petits effets ( netteté, flou). Pour les plantes au premier plan j’ai choisi de combiner les deux. En dernière étape j’incruste également une texture de papier à grain assez fort en incrustation pour donner un effet « support traditionnel ». Par ailleurs si vous destinez votre travail à l’impression, vous obtiendrez de bon résultats.